Leonard KOREN – Wabi-sabi à l’usage des artistes, designers, poètes & philosophes

Leonard KOREN – Wabi-sabi à l’usage des artistes, designers, poètes & philosophes. Sully. 2015. 16.50euros.

https://www.editions-sully.com/livre.php?id=189

koren-wabi-sabi

Editeur : « Wabi-sabi est la quintessence de l’esthétique japonaise. Wabi-sabi est la beauté des choses imparfaites, impermanentes et incomplètes.  C’est la beauté des choses modestes et humbles. C’est la beauté des choses atypiques…
Développé par les maîtres japonais du thé, wabi-sabi est au coeur des divers arts traditionnels japonais – art floral, calligraphie, architecture, poterie, jardins.
Il renvoie à l’âme profonde du Japon imprégnée de bouddhisme zen. Dans son sens le plus étroit, c’est un type particulier de beauté. Dans son acceptation la plus large, c’est un mode de vie. »

Biographie de l’auteur
Architecte de formation, mais n’ayant construit qu’une maison de thé japonaise, Leonard Koren a fait partie de l’avant-garde artistique aux Etats-Unis au début des années 1970. Théoricien de l’esthétisme, il a effectué de nombreux séjours au Japon, et est l’auteur de dix-sept ouvrages. Il vit actuellement à San Francisco.

*** Mon Avis ***

Une référence sur une idée japonaise essentielle !

 

 J’ai dévoré ce petit livre (en 1h) qui fait une tentative pour cerner un concept que les japonais, qui en sont l’inventeur, n’arrivent pas à définir. Fallait-il ne pas être japonais pour pouvoir le conceptualiser ?
 Une première chose, cocasse : Leonard Koren est un théoricien de l’art de formation architecture. Il n’a construit dans sa carrière… qu’une maison de thé ! La maison de thé est justement l’architecture idéale pour causer du wabi-sabi, ce qu’il fait dans son petit livre. La cérémonie et la maison de thé sont deux choses primordiales pour comprendre le wabi-sabi.
 Ayant fait de longues études artistiques, j’ai donc été touché par ce livre car il parle d’une notion que je mettais en oeuvre dans ma pratique picturale… sans même en connaître le sens !

 L’idée du wabi-wabi c’est d’abord une idée révolutionnaire, car autant en Occident le modernisme renversait le classicisme, autant le wabi-sabi japonais renversait l’idée de perfection chinoise dans les arts, au quinzième siècle. Et pourtant ! Comme l’auteur le démontre dans un tableau comparatif des deux styles… modernisme et wabi-sabi s’opposent fermement !
 Mais son idée s’est cristallisée dans la cérémonie du thé, puis diffusée dans chaque « voie » artistique que connaît l’archipel nippon.
 Le wabi-sabi, par exemple, c’est la beauté dans la laideur, dans l’imperfection, dans ce qui est cassé puis recollé, mais c’est aussi le retour à une vie très simple, proche de la terre, où chaque personne, qu’importe son costume et ses titres, revient à compter comme un simple être humain, parmi d’autres et au sein de l’univers… Tout s’efface et pourtant se manifeste dans l’esprit wabi-sabi.

 Le wabi-sabi plonge évidemment ses racines dans le bouddhisme zen, le taoïsme, le chan chinois… et l’observation silencieuse de la Nature. Je ne vais pas tout étaler du wabi-sabi, d’autant que c’est vraiment un petit ouvrage sur ce style esthétique et spirituel.
 Cependant, Page 47 on lit ceci : « On peut qualifier le wabi-sabi de système esthétique « complet ». Il offre une approche intégrée de la nature ultime de l’existence (métaphysique), une connaissance sacrée (spiritualité), un bien-être émotionnel (état d’esprit), un comportement (moralité) ainsi qu’une perception visuelle et tactique des choses (matérialité)« .

 Je trouve que le pari de Leonard koren d’expliquer un concept que les japonais n’arrivent pas à mentaliser mais à ressentir, est réussi : l’auteur nous montre au début que la tentative va être ardue, et pourtant, il dénoue, simplement, le fil de l’histoire de cette pensée et par des analogies fructueuses, arrive à toucher du doigt, avec une justesse plutôt fine, l’idée du wabi-sabi. Disons qu’on ressort de cette lecture avec une idée quand même plus précise du wabi-sabi.
 Foncièrement, je crois donc qu’avec ce livre, on a là un ouvrage essentiel pour comprendre en grande partie ce qui fait l’âme japonaise; c’est une vraie référence et un coup de coeur pour moi. Tout bouddhiste et tout artiste pourra être saisi par les propos de Leonard Koren – en somme, « Wabi-sabi à l’usage des artistes, designers, poètes & philosophes » mérite infiniment d’être plus reconnu et lu.
 C’est un petit livre dans lequel je crois que je vais me replonger de temps en temps, histoire de saisir à travers cet arôme ce qui fait « l’esprit japonais » si cher   au bouddhisme zen…
 Ajoutons que ce livre de Leonard Koren est parsemé de diverses photos N&B mais elles ne m’ont pas toutes touché.
 Enfin, une suite doit paraître en juin 2018, qui approfondira cette notion si japonaise… j’espère bien la lire !

 Je vous recommande vivement cette lecture ! Alors bonne lecture !

Zui Ho.

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